La semaine des bénévoles
Le 18 avril dernier avait lieu la semaine de l’action bénévole. Chaque année, nous sommes très heureux de célébrer cette semaine si spéciale. C’est une occasion pour nous de souligner la contribution exceptionnelle des bénévoles au sein de notre organisme.
Le temps peut se calculer en heure, en jour et en année, mais le temps que le bénévole donne est d’un autre ordre. Il se mesure à l’amour que le bénévole y investit, au lien qu’il construit vers l’autre. C’est avant tout un don de soi et un désir d’apporter du bien.
L’Accueil Bonneau a le privilège de pouvoir compter sur un bassin de 250 bénévoles, tous aussi dévoués et remplis de bienveillance. Depuis le début de la pandémie, ce sont 20 bénévoles qui travaillent chaque jour à offrir le meilleur d’eux-mêmes.
Le portrait des bénévoles
Comme l’explique Chelsea Quinn, coordonnatrice des services bénévoles, il y a principalement deux sortes de bénévoles à l’Accueil Bonneau. D’abord, les retraités de 60 ans et plus qui veulent redonner à leur communauté. Certains d’entre eux, plus âgés, se sont retirés quelque temps en raison de la pandémie, jusqu’à l’obtention de leur première dose de vaccin.
L’autre type de bénévoles est plus jeune. Ils sont âgés de 25 à 35 ans. Ils veulent s’impliquer eux aussi dans leur communauté, mais n’ont pas nécessairement beaucoup de temps à donner. Ces jeunes viennent nous aider, par exemple, durant leur session d’école. D’autres font une pause de leur travail pour vivre chez nous une expérience de vie unique. La cohorte la plus stable et majoritaire est celle des retraités. Les jeunes viennent soutenir cette équipe expérimentée.
Les bénévoles au Grand Quai
Dans la dernière année, plusieurs services de l’Accueil Bonneau se sont déplacés à la halte-répit au Grand Quai du Port de Montréal. Un vaste espace, ouvert 7 jours par semaine, qui permettait la distanciation sociale. On y accueillait quotidiennement un peu plus de 300 personnes en situation d’itinérance ou à risque de le devenir.
Les bénévoles, comme tous les employés, ont dû s’adapter rapidement aux nombreuses mesures sanitaires tout en essayant de garder le lien avec les gens. Un lien plus difficile à créer qu’à l’époque pas si lointaine, où on servait des repas dans la salle à manger de l’Accueil Bonneau.
Depuis sept ans, Lise Roy fait du bénévolat avec son mari, tous deux retraités. C’est justement ce lien avec les personnes qui lui est si cher.
« Moi, explique Lise, ce que j’aime, c’est le contact avec eux. Certains nous racontent un petit bout de leur histoire, c’est très touchant. Au Grand Quai, je m’occupe de servir les repas. Avec notre masque, on essaie quand même d’avoir un sourire et d’être le plus chaleureux possible. C’est ça qui est important. »
Depuis son ouverture en novembre dernier, le Grand Quai regroupait la grande majorité des bénévoles. En plus de servir des repas deux fois par jour comme dans une cafétéria, ils aidaient à laver les tables ou restaient à l’entrée pour accueillir les gens et tenir un registre en cas d’éclosion. Certains étaient pour leur part au bureau des renseignements et au vestiaire d’urgence. Pendant ce temps, d’autres bénévoles travaillaient au vestiaire principal à l’Accueil Bonneau ainsi que dans les cuisines.
Le cœur vivant
Pour Chelsea Quinn qui travaille avec eux au quotidien, les bénévoles sont vraiment le cœur vivant de l’Accueil Bonneau. Sans les bénévoles, l’Accueil Bonneau ne fonctionnerait plus. Ils ont su développer un lien de familiarité et d’amitié avec les personnes en situation d’itinérance. Ils se connaissent souvent par leur nom.
Pour Lise Roy, les bénévoles peuvent apporter un côté humain, en sachant regarder les personnes dans les yeux, sans porter de jugement.
« Il y en a qui ne l’ont pas eu facile. Peut-on parler ici d’accidents de parcours, de résultat de mauvaises décisions, qui sait? Ce qui importe c’est que ce sont d’abord des êtres humains qui peuvent nous en apporter autant qu’on peut leur en apporter. Et, ils nous en apportent tellement! »
Lise Roy insiste sur l’importance du moment passé avec eux.
« C’est sûr, il y en a qui sont dans leur bulle. Ils ne parleront pas, ils ne diront jamais bonjour ni merci, mais ça ce n’est pas grave. On ne sait pas ce qu’ils vivent, ce qu’ils ont vécu, alors faut les accepter tels qu’ils sont. Le moment présent, c’est ce qu’il faut regarder. Le but de notre intervention n’est pas de sauver tout le monde, mais plutôt de leur apporter un certain réconfort. On est là pour les gars. »
Elle raconte que l’an passé, elle donnait avec son mari des repas chauds à la porte de l’Accueil Bonneau. À travers le plexiglas, elle aperçut un homme qu’elle n’avait pas vu depuis longtemps. Ils se sont alors reconnus par leurs yeux et aussitôt ils se sont mis à pleurer, tellement ils étaient heureux de se revoir. Près d’elle, un intervenant fut lui aussi ému par cette rencontre signifiante. Lise est allée à l’extérieur pour parler à l’homme. Pour elle, c’est ça l’Accueil Bonneau. L’importance de cet accueil chaleureux.
Une grande famille
Jacques Poulin, retraité et bénévole à l’Accueil Bonneau depuis 8 ans, travaille au vestiaire et au Grand Quai deux fois par semaine. Il parle de cette communauté qu’est l’Accueil Bonneau.
« Au départ, c’est pour rendre service et se sentir utile en même temps. Peu à peu, on s’habitue à son équipe de bénévoles. Chaque semaine, on est heureux de se voir. C’est un bonheur de se retrouver, surtout en période de pandémie. On est devenu de bons amis. »
Un grand merci pour votre engagement !
Cette semaine des bénévoles est un moment parfait pour remercier tous ces gens si importants. Peu importe si ce sont des bénévoles d’un jour ou des réguliers, quelles que soient leurs responsabilités et leurs affectations. Nous les remercions du fond du cœur pour leur aide inestimable. Ensemble, et grâce à eux, le cœur de l’Accueil Bonneau peut continuer à battre encore longtemps dans l’amour, le partage et la générosité.