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L’histoire de Normand : Une longue route pour sortir de la rue

Sortir de la rue n’est pas chose facile. Pour Normand, ce fut un long parcours. Itinérance cyclique, problèmes d’abus et de dépendance, détention, problèmes de santé graves, abstinence, rechute. Une vie qui, au cours des deux dernières décennies, a connu plus de bas que de hauts! Mais ce qui ressort surtout de l’histoire de Normand, c’est sa persévérance. Une résilience impressionnante face à des obstacles de taille.

Au début des années 2000, Normand se retrouvait souvent dans la rue. « Moi, je n’étais pas un gars de refuge; je dormais dehors 365 jours par année, » explique-t-il. Les années se sont écoulées et il continuait à vivre sans domicile fixe, avant qu’un grave problème de santé ne vienne chambouler sa vie.

En 2018, il a appris que son cœur n’allait pas bien. Il a eu une infection sanguine qui lui a perforé le cœur. Les médecins lui ont dit qu’il lui fallait une opération, mais avant, il fallait arrêter de consommer. « Même quand j’ai eu le signal au début que mon cœur était fini, je n’ai pas compris. Je ne voyais plus de porte de sortie, même si plusieurs voulaient m’aider. »

À l’été 2019, il s’est pris en charge. Il a arrêté de consommer. Il a entrepris les démarches avec les intervenants de l’Accueil Bonneau pour participer au Programme Logement Montréal. Et grâce à l’amour et au soutien de sa mère, Normand a eu son opération en février 2020. Normand est entré dans son logement le 2 juin suivant. Bien qu’il ne pouvait pas commencer à travailler tout de suite, il savait qu’il voulait faire partie de l’équipe de l’Accueil Bonneau. Il a commencé avec une vingtaine d’heures de bénévolat par semaine, puis il s’est inscrit pour le programme de pré-employabilité PAAS-Action. Il a travaillé à notre halte-répit au Grand Quai et dans la cuisine. Il a mis ses affaires en ordre : impôts, contraventions, affaires légales. En janvier 2021, il a été engagé comme aide-cuisinier à l’Accueil Bonneau.

« Quand j’ai eu la job, tout le monde est venu me féliciter. Ils étaient tous contents de m’avoir dans l’équipe. Dans le temps de ma consommation, j’ai été souvent barré à l’Accueil Bonneau, j’étais rock and roll. Ils étaient émerveillés par ma transformation. Ils ne connaissaient pas le vrai Normand. »

Normand a maintenant un logement, un emploi et il est sobre depuis octobre 2019.

« Je suis bien, j’ai un beau logement dans Montréal-Nord, dans un beau quartier. J’ai un trois et demi, avec balcon avant et arrière. Je suis au troisième étage, personne ne me pioche sur la tête. »

Selon Normand, c’est sa détermination qui l’a aidé le plus à s’en sortir. « Je suis un fonceur. Moi quand je fais quelque chose, il faut que je le fasse et que je me rende jusqu’au bout. »